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Tuto poétique de
GRAMMAIRE
Rien de tel qu’un…
Un voyage en poésie sur “le Bateau ivre”
Pour mieux comprendre les participes passés
Envers et contre
tout ; de
nos vieux livres
Faire renaître ces trop longtemps oubliés !
Au rythme des vers tracés par Arthur Rimbaud
Voguant au gré d’un temps affranchi du passé,
Surgissent, sous le coup des vagues, ces assauts :
Le sursaut et l’éclat
des souvenirs
recomposés…
L’encre du poème plonge l’ancre d’une
bohème
Dans une mer renversée : les sens en sont bouleversés.
Les pieds des vers avancent
au
fil de l’eau
… Oh,
D’un pas marin, posent leur danse sur les flots !
D’antiques aventures, actions héroïques,
A vouloir relater au plus près ; comment approcher
Ces fantastiques
états
paroxystiques ?
Par l’usage d’un temps proche du plus-que-parfait.
Passé composé,
conte des faits accomplis,
L’objet direct de cette croisière textuelle
Est l’histoire d’un sujet retrouvé, récit
Dans
le sillage de rimes restées éternelles.
............................
ARTHUR RIMBAUD
Le Bateau ivre
Vers des rêves d’accords
dans les temps
dans les temps
....................
Dans les premiers mots du Bateau ivre (1870-1871), Rimbaud aborde un récit passé dont les antécédents, ceux qui précèdent donc, sont les remorqueurs, « les haleurs ». Mais « des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles » et « cloués nus ».
Ce qui explique pourquoi les participes passés ont pour désinences (pr)is et (clou)és, au masculin pluriel. En effet, l’objet direct, grammatical, et répondant à la question : « Quoi, qui est pris ? » « Qui est cloué ? » : « les », n’est autre que son antécédent « les haleurs ».
Ce qui explique pourquoi les participes passés ont pour désinences (pr)is et (clou)és, au masculin pluriel. En effet, l’objet direct, grammatical, et répondant à la question : « Quoi, qui est pris ? » « Qui est cloué ? » : « les », n’est autre que son antécédent « les haleurs ».
Arthur Rimbaud écrira aussi à cette époque : « Je est un autre », affirmant que l’altérité peut être une. Comme elle peut être tout court. Il est sûr qu’un : « Je avait été un autre » eut été une évocation plus ardue. Un participe passé plus risqué en somme.
Et dès lors je me suis baigné dans le Poème (…)
Le participe passé comme si c’était fait
Avec ces vers entre rêve, veille et réveils mêlés à l’ivresse des sensations, Rimbaud se livre gaiement à l’évocation « d’états anciens », qui lui ont donné l’éternité.
Passés, composés de participes passés, transitifs d’abord comme « béni » (Quoi ? Qu’est-ce qui a été béni ?), ces «
objets pluriels », « mes éveils maritimes », annoncés en fin de vers pour dire la renaissance des sens, renvoient « la tempête », pour commencer, à un sujet passé, puis Rimbaud au singulier, en véritable objet :
« La tempête a béni mes éveils maritimes », comme pour dire : « Je suis béni par mes éveils maritimes ». « Béni », au singulier, donc.
« La tempête a béni mes éveils maritimes », comme pour dire : « Je suis béni par mes éveils maritimes ». « Béni », au singulier, donc.
Rimbaud se révèle alors, en toute légèreté, dans la métaphore du « bouchon », à la première personne, sans objet, rompant les amarres et tous les repères d’un ton intransitif : « J’ai dansé sur les flots. » « Dansé », é. C’est un fait constaté.
« Et dès lors », le sens réflexif plonge Rimbaud dans son art : « Je me suis baigné dans le Poème », à la fois lieu et lui-même, scellant cette immersion poétique à un rite initiatique dans le temps. Un baptême de vers : « Je me suis baigné », é, célébré au singulier, avec pour sujet et pour objet la première personne, « Je ».
Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants.
Le participe passé pas has been
Quand Arthur Rimbaud écrit : « J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies » Les deux questions à poser quant à l’objet de ses rêves sont “à quoi ?” : « aux neiges éblouies ». Ou, « J’ai rêvé (…) » “quoi ?” : « la nuit verte aux neiges éblouies » ? Quoi qu’il en soit, Rimbaud, sujet, éclaire l’objet de son rêve d’un simple é : « rêvé ». Participe passé sans antécédent, donc sans accord naturellement.
Échos aux Voyelles, ces “é”blouissements annoncent déjà les “I”lluminations.
Les éléments deviennent alors sujets protecteurs : « Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades ». Sans accord là non plus, l’objet direct, « mes dérades », ayant été rejeté en fin de vers par un Rimbaud parti à la dérive, devenant lui-même l’objet singulier (« m’ ») des « vents » venus à la rescousse, zélés et fugaces : « Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants. »
Auto-portrait d’Arthur Rimbaud. Harar, 1883.
Le participe passé, toute une histoire
C’est un fait : le participe passé et son accord n’ont pas toujours été choses aisées, car le participe passé et son accord avec l’objet n’ont pas toujours été aisés. Peut-être parce qu’ils exigeaient des accords qui n’ont pas été compris. Pourtant les règles qu’ils ont suivies ont été répétées…
Aujourd’hui, si la faute commise à l’épithète perdure encore, les attributs sont qualifiés tout aussi difficiles. A fortiori si, mis en apposition, ont été inversés les antécédents ou les sujets.
Est-ce à dire que des erreurs auraient été écrites ? Des fautes faites ? Des “grimes” contre la “crammaire” auraient-ils été perpétrés ou se seraient-ils même succédé ? Eh oui, toujours “é”, puisque les uns cèdent aux autres !
Surgie du passé, une photo d’Arthur Rimbaud !
Une petite explication s’est donc imposée pour faire l’accord attendu : qu’il ait été singulier ou qu’ils aient été bien entendus comme des sujets pluriels, les participes sont en effet bien passés…
Peut-être pour mieux révéler leurs objets. Qu’ils aient été directs : « Et j’ai vu quelquefois ce que les hommes ont cru voir ! » – s’exclame ainsi Arthur Rimbaud, poète « voyant » – ou indirects, comme aux objets trouvés, par la procuration de leur préposition…
Toujours est-il qu’une pépite a bel et bien fait surface, il y aura bientôt quinze ans déjà, avec une photo inédite d’Arthur Rimbaud, comme un passé retrouvé…
Arthur Rimbaud (assis, deuxième, à droite),
hôtel de l’Univers, Aden, Abyssinie.
hôtel de l’Univers, Aden, Abyssinie.
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RIMBAUD L’EXPO À VOIR AUSSI
Un article sur l’exposition qui a été consacrée au poète Arthur Rimbaud, du 7 mai au 1er août 2010, à la Galerie des Bibliothèques de la Ville de Paris :
Un article sur l’exposition qui a été consacrée au poète Arthur Rimbaud, du 7 mai au 1er août 2010, à la Galerie des Bibliothèques de la Ville de Paris :
Exposition à Paris
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